Depuis ce 13 mars, au matin, le ramassage des poubelles est perturbé dans l'agglomération rennaise. Les opposants à la réforme des retraites bloquent l'accès aux centres de valorisation des déchets. Un mouvement qui, selon les manifestants, "durera tant que le gouvernement ne retirera pas son projet".
Depuis l'aube, ce 13 mars 2023, les trois sites de collecte des déchets de Rennes métropole sont au point mort. Les manifestants opposés au projet de réforme des retraites bloquent les accès, aucun camion ne pouvant ni entrer ni sortir. Le ramassage des poubelles dans l'agglomération rennaise est donc fortement perturbé.
Le mouvement des éboueurs contre le projet de réforme des retraites touche également Saint-Brieuc, dans les Côtes-d'Armor, où une grève reconductible avait été votée ce 7 mars.
"La grève des poubelles pour se faire entendre"
À Pacé, le piquet de grève est tenu par une intersyndicale. Des banderoles, accrochées aux grilles de ce centre de valorisation des déchets, en disent long sur la détermination des éboueurs. "On ramassera les déchets quand la réforme sera jetée" est-il écrit sur un drap blanc qui flotte au vent.
Devant l'entrée, le blocage s'organise pour la journée. Tables et chaises de camping sont dépliées. Les thermos de café chaud passent de main en main. "On est là pour rester, affirme cette militante de Force Ouvrière. On continuera jusqu'au bout. Empêcher le ramassage des ordures ménagères, c'est l'un des moyens pour peser et se faire entendre, car si les poubelles ne sont pas vidées, ça va forcément déborder de partout dans les communes".
Anthony, qui est chauffeur-ripper, ne se voit pas travailler jusqu'à 64 ans. "C'est un métier pénible, explique-t-il. La santé en prend un coup. Cette réforme, on n'en veut pas. Puisque la grève des poubelles, ça marche à Paris, Montpellier ou Marseille, pourquoi pas à Rennes".
William approuve et rappelle que "l'espérance de vie en bonne santé d'un ripper est plus faible que la normale. Les gens, à 50-55 ans, ils sont déjà cassés. Alors, à 64 ans, voire 67, je vous laisse imaginer".
Opération "zéro déchet collecté"
Cette opération baptisée "zéro déchet collecté" a déjà un impact visible dans certains secteurs de Rennes métropole où la collecte des ordures ménagères n'avait pas non plus eu lieu la semaine dernière, les 7 et 8 mars, journées de mobilisation massive contre le projet de réforme des retraites.
Cet habitant comprend le blocage, mais estime que "ces déchets pas récupérés risquent d'être néfastes d'un point de vue sanitaire". Une autre riveraine considère que "s'il faut cela ce genre d'initiative pour faire bouger les choses, c'est bien. Si nous devons entasser nos poubelles en attendant, nous les entasserons".
(Avec Anaïs Guérard)